8 points lumineux...
J’ai eu
l’occasion de visiter la semaine dernière dans un village en Casamance (Sénégal), une habitation qui a
bénéficié d’un programme d’électrification rurale par l’énergie solaire
photovoltaïque.
Et j’ai touché
du doigt la précarité énergétique dans laquelle se noient nos campagnes.
C’est une
maison relativement grande, 4 ou 5 pièces d’au moins 12 m2, sol en terre cuite,
toit en tôle et paille, habitée par une grande famille.
Deux modules
solaires de 65Wc sont postés sur un mât dans la cour arrière.
Ils donnent
accès à l’eldorado : 8 points lumineux.
Le chef de
famille que je nomme Abdou, entouré de ses enfants de tous âges nous fait
visiter son installation électrique, et est fier d’allumer l’une après l’autre,
les différentes lampes.
A chaque fois
la lumière fut, et Abdou semble surpris par la magie de l’énergie qui opère.
Fini
l’éclairage à la bougies, les risques d’incendies, CO2 inhalé etc…
C’est
fantastique. Vraiment.
Mais tout de
même… On est en 2014.
Je pense au
chemin parcouru depuis l'essor de l’électricité au 19eme siècle…
De l’invention
de l’ampoule par Edison il y a 135 ans jusqu’à l’avion électrique d’airbus qui
s’envole en silence depuis peu.
Et je vois
cette famille sortie de l’ère de la bougie avec ses 8 ampoules depuis moins
d’un an. Pour qui la simple prise électrique est encore un équipement de haute
technologie, l’objet de ses aspirations futures.
Mon esprit
fait un grand écart douloureux…
Certains
diront, "ces 8 points lumineux, c’est déjà pas mal".
Bien sur, je
suis d’accord avec eux.
Puisqu’il y a
encore dans ce pays où je vis, un paquet de monde pour qui appuyer sur un
interrupteur tient du rêve inaccessible.
Nous sommes en
Afrique de l’ouest, 54 ans après les indépendances.
Les familles
comme celle d’Abdou représentent 70% de notre population.
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